Blues Peer #35
Festival - Dimanche Peer (21-07-2019) reporter & photo credits: Paul Jehasse info organisation: Blues Peer © Rootsville 2019 |
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Kyla Brox
Kyla Brox [vocals]
Paul Farr [guitar]
Danny Blomely [bass]
Mark Warburton [drums]
Forte de sa victoire au Portugal du Blues Challenge européen, cette cantatrice du Blues vient nous visiter cette année à Peer Festival. KylaBrox a été déclarée presque unanimement vainqueur par le jury. Maintenant que nous la connaissons un peu mieux, nous en sommes un peu moins surpris. Elle débute avec « Such A Beautiful Day » et « 3-6-5 ». Ensuite « Revolution Get Ready » et un version de «Halleluja» de Leonard Cohen à couper le souffle : soul et blues en parfaite harmonie et cette voix merveilleuse si merveilleusement soutenue par trois musiciens qui se sentent aveuglément.
Puis tout au long de son set est interprètera des morceaux surtout tiré de son dernier album « Pain & Glory ».Il n’a donc plus a démontrer qu’elle mérite amplement sa victoire au Blues Challenge.
Tim Easton
Tim Easton [vocals, acoustic guitar, harmonica]
Nous sommes dimanche après-midi et nous avons toujours notre temps d'écoute, juste avant d'ouvrir la dernière séance de blues revigorant. Pour cela voici Tim Easton, compositeur et conteur très apprécié de beaucoup. Il a appris le métier dans les rues de Tokyo, Paris, Madrid, Londres et Dublin et a appris à observer les gens et à écrire des chansons sur le sujet.
John Hiatt a pris soin de lui, il a tourné avec Lucinda Williams et Wilco a joué sur ses disques. Il vit aujourd'hui à Nashville et apporte un mélange de Memphis et de son Sun Studios, avec les tripes de Guthrie et Dylan, sans oublier le blues de Robert Johnson. Solo et acoustique avec un raque harmonica, mais avec une voix inimitable et des textes qui témoignent d'une grande classe littéraire.
Tim Easton raconte de belle histoire sur sa famille, mais aussi ici dans « Don’t Lie » l’histoire d’une grosse dispute entre un homme et une femme. Ses titre son facile à mémoriser tellement cela revient comme une ritournelle dans « Next To You ». Il y en a qui me comprendrons : n’est ce pas « Lieve vrienden ».
Malford Milligan & The Southern Aces
Malford Milligan [leadsinger]
Roel Spanjers [piano, backings]
Jack Hustinx [guitar, backings]
Eric van Dijsseldonk [guitar, backings]
Fokke De Jong [drums]
Roelof Klijn [bass, backings]
Regardons les choses en face: si vous êtes élu huit fois meilleur chanteur à Austin, capitale de la musique live, cela signifie quelque chose au sujet de Malford Milligan. Cependant, c'est ce que cet homme a dans son dossier et ce n'est pas surprenant du tout.
Il a travaillé comme chanteur de session sur les albums de Marcia Ball, Alejandro Escovedo, Sue Foley, Stephen Bruton et Chris Smither, a aidé le super-groupe Storyville dans son cheminement, ainsi que la section rythmique de feu Stevie Ray Vaughan lors des lundis bleus hebdomadaires dans le légendaire club de blues Antone's du Downtown d’Austin.
Au début de ce siècle, il a écrit deux disques de gospel et c’est précisément ces deux-là qui ont attiré l’attention sur ce grand chanteur en Europe. Le légendaire guitariste hollandais Jack Hustinx l’accompagne pour notre plus grand plaisir et trois ou quatre disques plus tard, Malford est devenu autant « Lagelander » qu' « Austinite » et vous venez de le voir du moins pour les présents au Festival de Diepenbeek, au Hookrock où la salle comble lui a fait un triomphe. Vous savez également que nous avons notre moment d'évangile fixé à Peer le dimanche après-midi. Cela est maintenant arrivé et vous avez déjà commencé à louer le Seigneur ! « Oh Lord I pray You »! « It’s Been A long Time Comin’ ». Suivrons “Dreams To Remember” et “Talk To Your Daughter”.
Il y en aura encore beaucoup d’autres et c’est également sur un rappel comme le public le plébiscitait qu’ils repartiront avec le réconfort du travail superbement accompli.
Matt Schofield
Matt Schofield [vocals, guitar]
Jonny Henderson [Hammond B3 ]
Evan Jenkins [drums]
Cela fait bien longtemps - treize ans pour être exact - que nous avons vu ce guitariste britannique ici pour la première fois. Il était alors invariablement mentionné dans le même souffle avec Ian Siegal, avec qui il avait réalisé l’année précédente l’album encore fantastique "Meat & Potatoes", une collaboration qui a donné lieu à quatre autres albums.
Dana Gillespie a également fait appel à plusieurs reprises à ses services musicaux, tout comme il a participé avec le grand Jan Akkerman. Tout cela a probablement à voir avec le jeu de guitare incroyablement fort de Matt, mais aussi avec la formule de trio, avec laquelle il est sur la route depuis près de vingt ans : guitare, orgue et batterie. Donc pas de basse, mais est-ce que ça nous manque ?
La chance est minime, car le ragoût typique de Matt Schofield, composé à peu près à parts égales de jazz, de blues et de funk, est devenu au fil des ans un genre bien à lui, dans lequel son travail est joliment alterné avec des arrangements de classiques du blues. Matt a été inclus dans le "Hall of Fame" du blues, où il apparaît aux côtés de Clapton et Peter Green. Nous pensons que c’est un endroit justifié pour l’un des guitaristes les plus novateurs ayant connu le genre au cours des dernières décennies. Son set fut remarquable avec un son de guitare du plus bel effet, que vous soyez devant la scène ou au fond sur vos sièges de festivals. Il sera aussi rejoint sur scène par sa compagne Christine Tambakis de New York City. Il jouera un maximum de son super dernier album qui retrace justement ces treize ans de son absence ici même et qui se nomme « Far As I Can See ».
The Allman Betts Band
Devon Allman [vocals, guitar]
Duane Betts [vocals, guitar]
Berry Oakley Jr. [bass]
Johnny Stachela [slide guitar]
John Ginty [keys]
R. Scott Bryan [percussion]
John Lum [drums]
Ce groupe est un titre condensé de virtuoses en devenir et qui génétiquement ont de qui tenir, The Allman Betts Band ! Les plus âgés d'entre nous ont probablement les oreilles qui sifflent, lors de la lecture de ces deux noms de famille dans un seul nom de groupe. Cela est compréhensible, car Devon Allman est le fils de feu Gregg et Duane Betts peut dire «papa» à Dickey, les deux anciens membres fondateurs de l’institution scénique que sont devenus les Allman Brothers.
Devon est venu chez nous il y a 6 ans. Maintenant il a encore plus de Fans. Car il s’est fait connaître par ses nombreuses formations auxquelles il a participé, comme notamment les Royal Southern Brotherhood, où il se tenait aux côtés de Cyril Neville et de Mike Zito du moins, tout un temps. Mais ceci mis à part, ses deux jeunes messieurs sont aujourd'hui la version contemporaine de l'héritage musical de leurs parents. Oh oui, le bassiste du groupe, Berry Oakley Jr poursuit une tradition, car son père était, également bassiste, cofondateur des Allman Brothers Band.
Devon possède son propre blues, ses reprises sensuelles, allant de Tom Petty à Dire Straits, en passant par les versions contemporaines du groupe des oldies, des Southern Brotherhood et des divers projets solos que ces gentlemen ont à leur actif. Faisant pas mal de titres de leur seul album à se jour et titre éponyme de leur tournée « Down To The River ». Exemple avec ce très beau « Autumn Breeze » et « Good All Day’s ». Mais juste un moment et boum, une version fantastique de « Purple Rain » enthousiasme la foule et c’est parti pour un chevauchée fantastique avec le public conquis. « Thanks for the happyness » rugit Devon! Personne n’est contre les « Southern Accents » qu’ils joueront aussi. Je crois d’après l’audimat, que ce fut la révélation de ce festival. Hoogte punt !!!
Black Box Revelation
Jan Paternoster [vocals, guitar]
Dries Van Dijck [drums]
Tous les médias ont provoqué et envoyé une volée de bois vert, se demandant la véritable motivation de programmer ce groupe belge Black Box Revelation. Côté festival ils restent convaincus de la bonne idée qu’ils ont eue. Pour eux c’est vraiment très facile à expliquer à ceux qui veulent bien écouter et qui ne comptent pas simplement sur le fait que Dries Van Dick et Jan Paternoster ont maintenant plus de douze ans en partenariat et sont devenus deuxième au Rock Rally of Humo.
Quiconque veut écouter ce groupe de deux incroyable travailleurs entendra probablement une touche de blues dans leur musique: ils sont clairement imbriqués, pour ne pas dire que le blues est à la base de leur répertoire au rock vraiment brûlant. Nous appelons cela le "blues rock", où encore du blues rock 2.0: des guitares sombres et déchaînées. Mais ce que les deux messieurs chantent et comment ils le font est sans aucun doute en rapport avec ce que les pionniers ont fait, il y a un siècle.
Les tests généalogiques ne garantissent pas une ressemblance parfaite entre individus de même lignée familiale. Mais ici ces deux hommes font un blues tel qu’il aurait pu se passer à l’époque. Seasick Steve, cet autre non-conformiste, n’a pas hésité à collaborer avec ces gars-là et il joue sur leur dernier album, qui regorge également de chansons lourdes, intenses, toujours tranchantes, mais toujours mélodiques, et qui donnent une impression de blues. Pas trop mon truc surtout avec une amplification super forte mais chacun y trouve toujours son compte.
Kenny Wayne Shepherd
Kenny Wayne Shepherd [vocals, guitar ]
Hunt Noah [vocals]
Nelson Scott [bass]
Krown Joe [keyboard]
Layton Chris [drums]
Sept années se sont écoulées depuis le dernier et unique passage de ce guitariste, qui nous a tous bluffé avec ses éclats de guitare rapides et tranchants. Entre-temps Kenny Wayne Shepherd est devenu parent et à quarante ans, il a évolué. L’homme est un exceptionnel virtuose. Dans ses nouvelles compositions il a su insuffler des doses plus calmes avec une vraie construction mélodique plus calme, qui facilite l’écoute de son travail, précisément parce qu’il a commencé à construire des moments de silence et de tranquillité.
Le fait qu'il ait commencé à chanter davantage, depuis, est incontestablement utile pour reconnaître et apprécier les chansons derrière le son de la guitare. Nous pouvons donc aujourd'hui présenter Kenny comme un homme qui, après plus de vingt ans, a sa propre voix et son propre caractère et ce en tant que chanteur, compositeur et guitariste. Son dernier album, "The Traveler", qui date d'à peine quelques semaines, en est une bonne preuve: Kenny est là, plus performant que jamais.
Les millions de disques vendus, les innombrables concerts live… ont tous contribués au fait qu’il est manifestement habitué maintenant aux nombreuses récompenses qui lui sont allouées. Kenny est un guitariste talentueux, techniquement un des meilleurs de sa génération, mais aujourd'hui, il est également devenu un très bon chanteur et, avant tout, un vrai musicien qui met sa guitare au service de la mélodie.
Nous voyons bien qu’il distribue sur scène son énergie toujours intacte. Nous sommes à peu près certains qu’il fera bientôt de nouveau des compositions venant directement de Bessie Smith, d’Albert King ou de Stevie Ray Vaughan. Je trouve le choix de cet artiste parfait pour la conclusion de cette 35ème édition de notre beau festival. Son « BluesRock » généreux nous a lancé de belles ritournelles et de blues lents prouvant sa dextérité à la six cordes. Son acolyte au chant, Noah Hunt l’a très bien soutenu comme la rythmique de Chris Layton aux fûts, Nelson Scott à la basse et de Joe Krown aux claviers. Une superbe fin de festival.